Par une circulaire du 5 mai dernier adressée aux recteurs, rectrices d’académie, aux directeurs et directrices de l’administration centrale; aux personnels du Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Ministre de l’Éducation Nationale se déclare contre l’utilisation de l’écriture inclusive à l’école car elle ne peut que gêner ceux et celles qui apprennent à lire et/ou qui ont des difficultés dans ce domaine.
Par contre, il préconise l’usage de la féminisation des métiers et des fonctions. Pour défendre ses positions, il met en exergue un texte d’Hélène Carrère d’Encausse, de l’Académie Française et de Marc Lambron directeur en exercice de l’Académie Française, texte que je rapporte ici:
« Au moment où la lutte contre les discriminations sexistes implique des combats portant notamment sur les violences conjugales, les disparités salariales et les phénomènes de harcèlement, l’écriture inclusive, si elle semble participer de ce mouvement, est non seulement contre-productive pour cette cause même, mais nuisible à la pratique et à l’intelligibilité de la langue française.
Une langue procède d’une combinaison séculaire de l’histoire et de la pratique, ce que Lévi-Strauss et Dumézil définissaient comme « un équilibre subtil né de l’usage ».
En prônant une réforme immédiate et totalisante de la graphie, les promoteurs de l’écriture inclusive violentent les rythmes d’évolution du langage selon une injonction brutale, arbitraire et non concertée, qui méconnaît l’écologie du verbe ».